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Profession : sage-femme tabacologue

le 05/12/2022

Avec plus de vingt ans d’expérience à son actif en tant que sage-femme tabacologue, Edwige Dautzenberg accompagnera prochainement les patientes de l’Hôpital privé Parly II (Ramsay Santé), situé au Chesnay-Rocquencourt (Yvelines), dans leur sevrage tabagique à raison d’une demi-journée par semaine. Portrait.

Avec plus de vingt ans d’expérience à son actif en tant que sage-femme tabacologue, Edwige Dautzenberg accompagnera prochainement les patientes de l’Hôpital privé Parly II (Ramsay Santé), situé au Chesnay-Rocquencourt (Yvelines), dans leur sevrage tabagique à raison d’une demi-journée par semaine. Portrait.

Pouvez-vous vous présenter en quelques mots ?

Edwige Dautzenberg, 63 ans, sage-femme depuis 1983 (soit depuis trente-neuf ans). J’ai réalisé mes études à l’École de sages-femmes de la maternité Baudelocque, dans le XIVe arrondissement parisien, avant d’obtenir plusieurs Diplômes inter-universitaires (DIU), notamment en échographie et en tabacologie (2001), mais également en périnatalité et addictions. Depuis plus de vingt ans, j’accompagne mes patientes dans le sevrage tabagique et la préparation à la naissance. Il s’agit d’une mission très importante pour moi ! 

En quoi consiste votre métier ? 

Grâce à mon expérience en tant que sage-femme et mes formations en tabacologie, j’accompagne les femmes tout au long de leur grossesse dans leur quête d’une vie sans tabac. Il s’agit d’une prise en charge très spécifique et particulièrement complexe. Je reçois par exemple très régulièrement des patientes en consultation qui viennent me voir pour les aider dans cette lutte, mais je me rends rapidement compte que le problème peut être bien plus profond. C’est d’ailleurs lorsque je suis confrontée à ce type de situation que je tente au mieux de les encourager à consulter d’autres professionnels de santé, notamment des psychologues.

Par quels moyens apportez-vous de l’aide à vos patientes ?

Si certaines patientes ont eu un véritable déclic, d’autres, quant à elles, peuvent rester dans une sorte de déni, en voulant arrêter de fumer non pas pour leur propre santé, mais uniquement pour le bien-être de leur bébé. Dans ces cas-là, leur lutte peut s’avérer plus difficile puisqu’elles peuvent retomber plus facilement dans le tabagisme après leur accouchement. Mon rôle est donc de m’adapter à l’histoire de chaque patiente que je rencontre, afin de proposer la meilleure prise en charge possible pour l’aider sur le long terme dans sa démarche, notamment grâce aux Thérapies cognitivo-comportementales (TCC) ou aux traitements de substitution nicotinique (patchs, gommes, comprimés) autorisés chez la femme enceinte et remboursables sur prescription. Le fait de voir régulièrement chaque patiente en consultation durant les différentes phases de sa grossesse permet de maintenir ses efforts plus facilement.

Que représente le tabagisme en termes de chiffres ? 

La prévalence du tabagisme chez la femme enceinte poursuit sa baisse, ce qui est extrêmement positif. L’enquête nationale périnatale parue en octobre 2022 démontre que 12,2 % de femmes (sur près de 15 000 femmes interrogées) déclarent consommer du tabac durant le troisième trimestre de grossesse, contre 16,3 % en 2016. La pandémie de Covid-19 a potentiellement joué un rôle accélérateur dans ce progrès. 

En ce mois de novembre (qui est le mois sans tabac), j’en profite pour rappeler que le fait de passer un mois sans fumer augmente par 5 les chances d’arrêter définitivement le tabagisme (qui désigne l’accoutumance à des produits fabriqués à partir de feuilles de tabac : cigarettes, cigares, chicha, puff, tabac à priser et à chiquer, etc.).

Dans quel contexte allez-vous intégrer l’Hôpital privé Parly II ? 

Je prévois prochainement d’intégrer l’établissement pour animer un atelier sur le sevrage tabagique, à raison d’une demi-journée par semaine. Cet atelier permettra d’aider les patientes dans leur lutte contre la dépendance au tabac en leur proposant des solutions adaptées à leur situation. Ces patientes me seront notamment adressées par Audrey Valvert, psychologue de la maternité. 

Avant le début de chaque séance, je prévois de leur faire remplir un formulaire afin de jauger leur niveau d’anxiété par le biais d’une échelle d’évaluation. Cela me permettra notamment d’échanger avec les différents professionnels (gynécologues-obstétriciens, sages-femmes spécialisées en préparation à la naissance…) autour des patientes si cela s’avère nécessaire, notamment en cas de besoin d’une prise en charge psychologique, comme je l’évoquais précédemment.

Qu’est-ce qui vous plaît le plus dans votre quotidien ?

J’apprécie particulièrement l’accompagnement et la transmission de savoirs. Grâce à l’extension du droit de prescription, je suis également ravie de pouvoir prendre en charge depuis peu l’entourage de mes patientes, afin de leur apporter diverses informations importantes, notamment sur le tabagisme passif, qui rend les nouveau-nés plus vulnérables.