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Diabète et grossesse : quels sont les risques et comment équilibrer son alimentation ?

le 31/12/2020

Le diabète gestationnel est un trouble de la tolérance glucidique qui conduit à une hyperglycémie de sévérité variable. Il peut survenir en cours de grossesse, de manière totalement impromptue, sans que la maman n’ait nécessairement un profil de patiente diabétique. 

Lorinda Pannet est infirmière de prévention et de coordination du parcours pré-diabète et diabète à la Clinique Belharra (Bayonne, Sud-Ouest). Elle travaille en concertation avec Aude Dauga, diététicienne nutritionniste, autour de la prise en charge pluridisciplinaire des patientes atteintes de diabète gestationnel. Accompagnement, explications et conseils nutritionnels forment la pierre angulaire du suivi des futures mamans.

Le diabète gestationnel : une pathologie méconnue

Le diabète gestationnel peut se déclencher sans raison apparente et… sans symptômes. « Les futures mamans s’en aperçoivent au cours d’une prise de sang, en début de grossesse ou au cours du 6ème mois à travers un test appelé HGPO, explique Lorinda Pannet. On ne peut pas se prémunir contre cette forme de diabète bien qu'il existe des facteurs de risque, comme des antécédents familiaux de diabète, un surpoids ainsi que l'âge de la maman. Il s’agira surtout de la détecter et de la prendre en charge jusqu’à l’accouchement. » La prise en charge se traduira par de l’auto-surveillance, une adaptation de l’alimentation et une activité physique mesurée, adaptée avec l’avis de l’obstétricien de la patiente. « Souvent, le rééquilibrage alimentaire suffit pour réduire le taux de glycémie. »

Souvent mal perçu, le diabète gestationnel souffre de nombreuses idées préconçues. « Les futures mamans se sentent coupables à l’annonce de leur pathologie. Pourtant, elles peuvent avoir un régime alimentaire très équilibré et déclencher malgré tout un diabète gestationnel. C’est pourquoi nous mettons un point d’honneur à les rassurer et à les renseigner autour de cette pathologie. Dans la plupart des cas, on ne sait pas pourquoi ce diabète se déclenche et disparaît après l’accouchement. » Ce trouble de la tolérance glucidique ne sera cependant pas à prendre à la légère, il peut en effet entraîner des complications en fin de grossesse, et à terme le déclenchement d’un diabète de type 2, permanent pour la maman.

Un parcours de prévention optimal et pluridisciplinaire

La prise en charge initiale des patientes se déroule lors d'une demi-journée à la clinique, selon un parcours de soin bien coordonné entre quatre intervenants : une endocrinologue, le Dr Claire Chambre, une infirmière, Lorinda Pannet, une des sages-femmes présentent dans le service ainsi qu'une diététicienne nutritionniste. « Les patientes nous sont adressées suite aux résultats de leurs examens, explique la spécialiste en nutrition. Ensemble, nous allons établir un plan alimentaire adapté où l'enjeu est multiple : équilibrer les glycémies à travers des repas et apports en glucides fractionnés sur la journée mais aussi répondre aux besoins nutritionnels de la maman et du fœtus à travers une alimentation variée et équilibrée, permettant également une prise de poids correcte »

Dans tous les cas, la prise en charge de ce taux glycémique trop élevé sera indispensable. « C’est suite aux auto-contrôles de glycémie qui devront être réalisés six fois par jour que l'endocrinologue réévaluera les besoins de la patiente, précise Lorinda Pannet. Si malgré cela ses taux restent trop élevés, le médecin envisagera alors un traitement par insuline. » 

À chaque étape de prise en charge, les spécialistes se rendent disponibles et joignables pour répondre à toutes les interrogations des patientes. Elles seront suivies jusqu’au jour de leur accouchement.