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Prévention du suicide : l’importance du lien

le 09/09/2021

À la Clinique des Trois Cyprès, dans les Bouches-du-Rhône, une unité est dédiée aux jeunes entre 18 et 25 ans. À l’occasion de la Journée mondiale de la prévention du suicide le 10 septembre, les Drs Jean-Luc Martinez et Alexandre El Omeiri, tous deux psychiatres coordinateurs, présentent cette unité et donnent des conseils pour contribuer à la prévention du suicide.

Prévention du suicide : une unité est dédiée aux jeunes entre 18 et 25 ans.
Prévention du suicide : une unité est dédiée aux jeunes entre 18 et 25 ans.

Les associations et les structures qui œuvrent pour la prévention du suicide, enjeu majeur de santé publique, sont indispensables. Au sein du groupe Ramsay Santé, plusieurs établissements de santé mentale proposent une offre de soins spécifique. À la Clinique des Trois Cyprès, située à La Penne-sur-Huveaune (Bouches-du-Rhône), une unité est dédiée aux jeunes entre 18 et 25 ans. 

À l’occasion de la Journée mondiale de la prévention du suicide le 10 septembre, les Drs Jean-Luc Martinez et Alexandre El Omeiri, tous deux psychiatres coordinateurs, présentent cette unité et donnent des conseils pour contribuer à la prévention du suicide

Une unité « pas comme les autres »

Selon le rapport de l’Observatoire national du suicide datant de juin 2020, 9 000 personnes se suicident en France chaque année et plus de 250 000 tentatives de suicides sont prises en charge par les urgences. À la Clinique des Trois Cyprès, plus de la moitié des 25 lits de l’unité dédiée aux 18-25 ans sont occupés par des patients qui ont tenté de mettre fin à leurs jours. Créée il y a maintenant plus de deux ans, cette unité propose une prise en charge adaptée aux jeunes patients. « Ce service a été pensé comme une alternative aux services de psychiatrie classiques afin de faciliter l’accès aux soins à cette tranche d’âge et leur éviter un contact parfois peu adéquat avec la psychiatrie adulte », explique le Dr El Omeiri. « Dans cette unité, il y a une dynamique qui est propre à l’âge de nos patients. Ils peuvent échanger entre eux sur leur vécu lors de l’organisation de groupes de parole et participer à différents ateliers pensés pour eux », ajoute le Dr Martinez. 

Une équipe pluridisciplinaire participe à la prise en charge des jeunes patients. En plus des deux psychiatres coordinateurs, trois psychologues, une neuropsychologue, une éducatrice, une psychomotricienne, une diététicienne ainsi qu’une pédagogue travaillent de concert. « Des intervenants externes sont également accueillis au sein de l’unité pour proposer des ateliers de théâtre, de musique, de danse, de sport, de sophrologie et même de yoga », affirme le Dr Martinez. 

Le lien qui sauve 

Comment reconnaître les signes de la souffrance d’un proche ? « L’impossibilité de pouvoir se projeter dans le futur, par exemple, peut constituer un signe d’alerte, explique le Dr Martinez. Il est parfois important face à quelqu’un qui ne va pas bien d’interroger la présence d’idées noires. Le simple fait de poser la question à un proche peut lui offrir la possibilité de sortir de l’isolement et de s’exprimer sur sa souffrance. »

Savoir repérer l’isolement, au sein de sa famille ou dans son entourage proche, et maintenir le lien, coûte que coûte, constitue le principal frein au projet suicidaire selon les deux praticiens. « C’est pourquoi à la Clinique des Trois Cyprès les familles et l’entourage des patients occupent une place importante dans le parcours de soins », atteste le Dr El Omeiri. L’alliance thérapeutique avec les thérapeutes est également primordiale. « Il faut être disponible, prendre le temps, et rechercher une forme de proximité qui est toujours bénéfique pour l’ensemble de la prise en charge », affirme le Dr Martinez. Finalement, les praticiens rappellent qu’il ne faut jamais banaliser les propos d’un proche en détresse. « Il faut rester extrêmement vigilant ! »
 

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La Fondation Ramsay Santé, dédiée à la prévention santé, a réuni, dans le cadre de ses Rencontres Prévention Santé en novembre dernier, plusieurs personnalités du secteur de la santé pour appréhender le mécanisme psychologique qui mène au suicide chez les 15-25 ans. Le fruit des réflexions tenues lors de cet événement sont réunies dans un livre blanc : « Le suicide des jeunes : l’autre urgence ».