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Au cœur du soin : portrait de l'aide-soignant(e) en 2025 à travers 4 témoignages
le 25/11/2025
Chaque jour, ils accompagnent, rassurent, prennent soin – avec expertise et humanité ! À l'occasion de la Journée mondiale des aides-soignants, nous avons échangé avec quatre d’entre eux, issus de différents établissements Ramsay Santé : Suzanne de Campos, aide-soignante en cardiologie au Centre Médical Ramsay Santé Atlas (Paris), Emilien Coufourier, aide-soignant de nuit en chirurgie et référent handicap à l'Hôpital Privé Pays de Savoie, Zohra Chellali, aide-soignante en ambulatoire à la Clinique de la Sauvegarde à Lyon, et Julie Chabran, aide-soignante à la Clinique IRIS Saint-Priest. Ils partagent leur vision d'un métier essentiel en pleine transformation.
Un métier en pleine mutation
Le métier d'aide-soignant a considérablement évolué ces dernières années, avec un élargissement notable du champ de compétences et des responsabilités. Julie Chabran, qui exerce depuis 11 ans à la Clinique IRIS, un établissement spécialisé dans les soins médicaux et de réadaptation, observe ces changements « Aujourd'hui, nous avons davantage de délégations dans les soins infirmiers. Par exemple, nous pouvons réaliser des prises de glycémie. » Dans son service, les aides-soignants développent également une expertise spécifique « Nous apprenons à repérer les signes d'un AVC, à identifier les troubles alimentaires, à évaluer ce que les patients peuvent faire ou ne pas faire. »
Cette évolution s'accompagne d'une reconnaissance accrue au sein des équipes soignantes et d'une véritable autonomie professionnelle. Suzanne de Campos en témoigne : « Autrefois, les aides-soignantes étaient souvent sous-estimées. Actuellement, je ne me sens pas du tout sous-estimée. J'ai de l'autonomie, on me fait confiance : j'ai mon propre bureau, mon agenda Doctolib, je travaille en binôme avec le cardiologue. C'est un honneur pour moi. »
L'implication des aides-soignants dépasse aujourd'hui le cadre strictement clinique. Emilien Coufourier, aide-soignant de 26 ans à l'Hôpital Privé Pays de Savoie, incarne cette évolution en cumulant son activité de nuit avec des responsabilités de référent handicap : « Nous préparons l'arrivée des patients en situation de handicap en adaptant leur parcours, en définissant des process pour mieux les accueillir : identification des chambres les plus appropriées, anticipation des appréhensions du personnel soignant liées à la méconnaissance du handicap, etc. ».
Proximité et respect du patient
La proximité quotidienne avec les patients constitue la spécificité distinctive des aides-soignants dans le parcours de soins. Cette relation de confiance leur permet souvent d'obtenir des informations essentielles que les patients n'oseraient pas partager avec d'autres professionnels. « Les aides-soignants connaissent mieux les patients, explique Suzanne de Campos. Notre approche est différente, ils nous font confiance. Ils se confient souvent à nous sur leurs douleurs, leurs angoisses. »
Emilien Coufourier, qui travaille de nuit en chirurgie, confirme cette place unique dans l'équipe soignante : « Nous sommes les yeux et les oreilles de l'infirmière. Il y a des choses que les patients partagent plus facilement avec nous. » La nuit, cette proximité prend une dimension particulière : « Quand vient la nuit, il y a souvent des angoisses nocturnes qui l'accompagnent. Il faut les rassurer, discuter avec eux, leur dire qu'on est là, qu'ils peuvent nous appeler dès qu'ils ont besoin. »
Cette proximité s'avère d'autant plus essentielle qu'elle s'inscrit dans le respect absolu de la dignité du patient. Zohra Chellali le rappelle avec conviction : « Je me dis toujours quand je travaille que le patient pourrait être l'un de mes proches. Le respect de la dignité du patient est essentiel à chaque instant. »
S'adapter aux nouveaux défis du système de santé
Les aides-soignants font face à des défis multiples qui redéfinissent leur pratique quotidienne. Le vieillissement de la population représente un défi majeur. Julie Chabran en témoigne : « Il y a de plus en plus de patients vieillissants qui viennent pour un motif d'hospitalisation, mais qui présentent plusieurs autres pathologies, telles que les troubles cognitifs qui peuvent interférer dans la prise en charge de leur rééducation.» .
La diversité croissante des patients constitue également un enjeu d'adaptation permanent. Suzanne de Campos observe ces évolutions au Centre Médical Ramsay Santé Atlas (Paris) : « Nous accueillons de plus en plus de patients de différents horizons. Dans notre établissement, beaucoup de patients étrangers ne maîtrisent pas le français et ont des difficultés à exprimer leurs douleurs. Alors nous essayons de nous comprendre, avec des gestes, ou parfois ils utilisent un traducteur sur leur téléphone. Nous faisons tout ce que nous pouvons pour les prendre en charge. Malgré les difficultés, c'est une priorité absolue. ».
L'évolution des attentes des patients représente également un nouveau défi pour les aides-soignants. « Les patients sont aujourd'hui plus informés et ont des attentes plus élevées en termes de confort, de prestation et de disponibilité, observe Emilien Coufourier. Il faut faire preuve de patience et de pédagogie. C'est important de suivre les protocoles et de savoir leur expliquer. » Julie Chabran note aussi une évolution dans la relation soignant-patient : « La communication avec certains patients et leurs accompagnants nécessite parfois davantage d'explications. Il faut savoir adapter son approche pour maintenir la relation de confiance. »
Les nouvelles technologies, si elles apportent des bénéfices indéniables en termes de sécurisation et de traçabilité, doivent toujours s'articuler avec la dimension humaine du soin. « Tout se fait par ordinateur, par logiciel, note Suzanne de Campos. Les nouvelles technologies, c'est très bien pour la médecine, mais il faut savoir s'adapter au patient. Lorsque je suis face à une personne âgée, je l'aide, si besoin je prends son rendez-vous par téléphone. »
Zohra Chellali, forte de près de trente ans d’expérience, incarne cette capacité d'adaptation permanente : « J'ai travaillé longtemps avec des dossiers papiers mais le changement s’est fait efficacement. La digitalisation des pratiques nous impose d’être à jour. Et j’y tiens ! J’apprends, je me mets à la pointe. »
Le travail d'équipe comme pilier fondamental
Au-delà des compétences individuelles, c'est la cohésion d'équipe qui permet aux aides-soignants d'exercer leur métier dans les meilleures conditions. « Je viens travailler avec grand plaisir. Nous sommes une petite équipe, avec un esprit familial, une confiance mutuelle. Médecins, paramédicaux ou personnel d'entretien, on est tous réunis. L'esprit d'équipe, ça aide à se sentir bien. » précise Suzanne de Campos.
Dans les services de rééducation, cette collaboration prend une dimension pluridisciplinaire particulièrement riche. Julie Chabran en témoigne : « Tout ce que les patients travaillent en kinésithérapie et en ergothérapie, peut les aider dans les transferts et les soins. Nous prenons part à des réunions avec plusieurs soignants pour discuter de ce que le patient peut faire ou ne pas faire. »
Les conditions d'un métier d'avenir
Les professionnels s'accordent sur l'importance d'une formation de qualité, initiale et continue, pour exercer ce métier exigeant. Zohra Chellali observe l'évolution des cursus : « Autrefois, la formation était plus complète et durait plus d'un an. Il est important de maintenir la polyvalence du métier, de comprendre le vocabulaire médical du service dans lequel on travaille. » Cette polyvalence et cette compréhension globale des soins restent essentielles pour garantir une prise en charge de qualité. Au-delà de la formation, c'est la reconnaissance du rôle des aides-soignants qui conditionne l'attractivité de la profession. Zohra Chellali ajoute : « Je me suis toujours battue pour qu’il y ait une meilleure reconnaissance du rôle de l'aide-soignante, et cela implique une meilleure formation et une plus grande implication. »
Malgré les défis, l'engagement des aides-soignants reste intact, porté par la satisfaction profonde d'accompagner l'humain dans ses moments de vulnérabilité comme le souligne Emilien Coufourier : « c'est important d'avoir cette posture rassurante. Ce n'est jamais agréable d'être hospitalisé. Faire en sorte que les patients se sentent le mieux possible, c'est ça notre mission ! »
Cette journée mondiale des aides-soignants est l'occasion de saluer ces professionnels essentiels qui, par leur proximité unique avec les patients, leur polyvalence et leur engagement quotidien, constituent un maillon indispensable du parcours de soins. Au sein des établissements Ramsay Santé, ils incarnent les valeurs d'excellence, d'humanité et de proximité qui guident la prise en charge de chaque patient.