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Portrait de professionnelle : Béatrice Conynck, assistante laser en mission humanitaire

le 30/12/2022

Assistante laser au sein du centre ActiVision de l’Hôpital privé La Louvière (Ramsay Santé) situé à Lille (Nord), Béatrice Conynck compte déjà deux missions humanitaires à son actif. Accompagnée d’une équipe médicale et paramédicale, elle se rendra à Madagascar le 24 octobre prochain pour une troisième mission. Portrait.

Pouvez-vous vous présenter en quelques mots ?

Béatrice Conynck, 53 ans. Je dispose d’un baccalauréat F8 secrétaire médico-sociales, d’un diplôme d’aide-soignante puis d’une validation d’acquis en 2002 d’Aides opératoires et aides instrumentistes dans la spécialité de la chirurgie ophtalmologique.  J’ai d’abord travaillé à l’Hôpital privé Le Bois à Lille ainsi qu’à la Clinique Lille Sud - SOS Mains à Lesquin puis Ambroise Paré, tous trois établissements du groupe Ramsay Santé, avant de participer à l’ouverture du centre ActiVision de l’Hôpital privé La Louvière.

En quoi consiste votre métier ?

Je m’occupe du centre de chirurgie réfractive depuis 1995, centre laser qui permet de ne plus porter ni lunettes ni lentilles. Mon rôle est de planifier les blocs de 23 ophtalmologistes de la région. Ma principale mission est d’expliquer et de rassurer le patient car c’est une chirurgie qui génère des appréhensions. J’assiste également le médecin tout au long de la prise en charge du patient.

Qu’est-ce que vous plaît le plus dans votre quotidien ?

J’apprécie particulièrement l’aspect relationnel de mon métier, étant donné que je suis en contact permanent avec les patients et les médecins ophtalmologues. J’ai le temps d’échanger pleinement avec chaque patient, de les rassurer et de répondre à toutes leurs questions avant leur intervention. Cela les rassure. Leurs retours positifs sont gratifiants !

Est-ce cet aspect relationnel qui vous pousse à partir régulièrement en mission humanitaire ?

Oui en effet. Il s’agit d’une volonté forte de ma part de découvrir une culture totalement différente de la mienne, tout en mettant mes compétences professionnelles au service des autres : le don de soi. De plus, j’ai eu la chance de vivre de magnifiques aventures humaines dans ces missions.

Depuis quand réalisez-vous des missions humanitaires ?

Ma première mission humanitaire a eu lieu en 2013, au Cambodge, en partenariat avec une association à but non lucratif nommée Pour les yeux du monde. J’ai réalisé ma deuxième expérience humanitaire dans le même pays, en février 2019, à l’occasion de mes 50 ans ! Ma troisième mission humanitaire, initialement prévue en 2020, devait-elle aussi se dérouler au Cambodge. Elle a malheureusement été annulée en raison de la pandémie de Covid-19.

Pouvez-vous nous parler de vos dernières expériences ?

Lors de mes deux missions humanitaires au Cambodge, nous étions douze à nous rendre sur place afin de venir en aide à la population locale. Notre équipe était composée de quatre ophtalmologues (deux en consultation et deux au bloc opératoire), d’un médecin généraliste, d’un anesthésiste, de trois assistantes/infirmières (dont moi), de deux opticiens ainsi que d’un orthoptiste. Nous avons travaillé dix jours d’affilée (de 7 h 30 à 20 h) à bord d’un bateau-hôpital composé d’un espace de consultation et d’un bloc opératoire. En dix jours, notre équipe a reçu près de 700 patients en consultation, conçu plus de 400 paires de lunettes et réalisé près de 70 interventions chirurgicales (principalement de la cataracte). Ma mission consistait à assister les chirurgiens-ophtalmologues au bloc opératoire. Je m’occupais également de la stérilisation du matériel chirurgical.

Quels étaient les défis sur place ?

Les moyens de communication étant limités, nous avions 4 traducteurs généralement étudiants en français, inscrit à la faculté de PHNOM PENH. Il a fallu attirer les patients à bord de ce bateau-hôpital en prévenant le chef du village, qui se chargeait à son tour d’avertir les habitants de notre présence. Pour ma prochaine mission humanitaire à Madagascar, la communication s’effectuera en principe via la radio locale.

Avez-vous un souvenir marquant à nous raconter ?

J’ai le souvenir d’avoir croisé le chemin d’une petite fille cambodgienne particulièrement renfermée. Lorsque les opticiens lui ont donné des lunettes adaptées à sa vue et qu’elle les a portées pour la première fois, son visage s’est illuminé. De manière plus générale, j’ai été touchée par la sympathie et la patience des Cambodgiens, capables d’attendre patiemment leur tour durant plusieurs heures à l’entrée du bateau-hôpital et de nous partager leur contentement en nous apportant des cadeaux (écharpes, fruits, poules vivantes…)

Quand est-ce que votre prochaine mission humanitaire aura lieu ?

Ma prochaine mission humanitaire aura lieu du 24 octobre au 7 novembre à Madagascar, plus précisément à Tuléar (la plus grande ville de l’île, située dans le Sud). L’équipe médicale et paramédicale sera toujours composée de la même manière. Afin d’optimiser nos conditions de travail sur place, du matériel (médical et chirurgical) a d’ores et déjà été envoyé par container.

Quel est l’objectif de cette nouvelle mission humanitaire ?

L’objectif de cette nouvelle mission humanitaire est la création d’un 2e lieu de mission : à Tuléar au sein de la Clinique des Sœurs de Sainte Thérèse de Chartres (le premier étant à Ambanja). Il s’agit d’un bâtiment moderne. Une clinique quasiment neuve et vide, tenue par des religieuses. Nous allons donner à cette population (qui n’a probablement jamais consulté un ophtalmologue) l’opportunité de consulter et d’améliorer leur vue. Par conséquent, nous allons améliorer la santé ophtalmologique d’une population. Il s’agit d’une expérience humaine forte et très enrichissante !