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Comprendre le glaucome, une maladie chronique de l’œil

le 15/04/2022

Maladie causée par une pression intraoculaire élevée, le glaucome peut conduire à la cécité. Explications avec le Dr Ghislain Pitault, ophtalmologue à la Clinique Monticelli-Vélodrome (Ramsay Santé) située à Marseille.

Maladie causée par une pression intraoculaire élevée, le glaucome peut conduire à la cécité. Explications avec le Dr Ghislain Pitault, ophtalmologue à la Clinique Monticelli-Vélodrome (Ramsay Santé) située à Marseille, un établissement de soins privé distingué dans le palmarès 2021 du magazine Le Point par une première place dans cette spécialité.

La partie antérieure de l’œil est baignée par une humeur aqueuse, un liquide essentiel pour une bonne pression intraoculaire. Ce dernier assure également la fonction métabolique nutritionnelle du cristallin, de la cornée et du trabéculum, le filtre de l’œil par lequel passent les liquides. Si une obstruction se produit, la pression intraoculaire augmente et peut alors altérer la vision. Ce phénomène donne naissance au glaucome : une maladie oculaire chronique qui endommage le nerf optique.

Une maladie oculaire souvent asymptomatique

Le glaucome touche généralement les personnes de plus de 40 ans. « Il peut s'expliquer par une modification anatomique et cytologique de la face antérieure de l’œil, causée par le vieillissement », explique le Dr Pitault, réputé pour la qualité de ses interventions de chirurgie filtrante à la Clinique Monticelli-Vélodrome.

Bien souvent, le glaucome ne provoque pas de symptôme, ce qui rend son diagnostic complexe. La vision du patient atteint est alors stable jusqu'à ce que la maladie atteigne un stade très avancé. « Dans ce cas, le patient ne se rend pas compte que la maladie progresse », indique le médecin. Habituellement, le diagnostic est posé lors d'un examen de routine, lorsqu'il se rend chez son ophtalmologue pour changer ses lunettes, par exemple.

Différents traitements envisageables pour freiner la maladie  

Une fois le diagnostic établi, la première indication est le traitement clinique à base de collyre, « à appliquer généralement à vie » détaille le Dr Pitault. Les doses initiales de collyre sont habituellement douces pour évaluer la réaction du patient lors de l’application. Une iridotomie au laser (réalisation d’un petit trou en périphérie de l’iris) peut être nécessaire en cas de glaucome, par fermeture de l’angle. 

La chirurgie filtrante du glaucome, quant à elle, consiste à exciser une portion (ou la totalité) du trabéculum afin de faciliter l’évacuation de l’humeur aqueuse hors de l’œil. Ce phénomène permet donc d’abaisser la pression oculaire et de ralentir l’évolution de la maladie. Ce traitement est notamment envisagé lorsque le patient n’est plus sensible au collyre. Après l’opération, une surveillance à vie reste nécessaire étant donné que le glaucome est une maladie chronique. « La surveillance par l’ophtalmologiste repose sur la tension oculaire, l’évolution des relevés du champ visuel et l’aspect du nerf optique lors de l’examen OCT (tomographie à cohérence optique) », indique le spécialiste.

L’importance du dépistage tous les deux ans à partir de 40 ans

« À partir de 40 ans, il est fortement conseillé de réaliser des bilans oculaires tous les deux ans », précise le spécialiste qui insiste sur le caractère silencieux et héréditaire de la maladie. En effet, 400 000 à 500 000 personnes présenteraient la maladie en France, sans même le savoir. Après 40 ans, le glaucome toucherait 1 à 2 % de la population, et environ 10 % après 70 ans.