Tout savoir sur… les mutations et les variants de la Covid-19

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Pourquoi les virus « mutent » ?

Les virus sont des parasites de taille infiniment petite. Pour survivre, ils doivent rentrer à l’intérieur d’une cellule (contrairement aux bactéries par exemple qui peuvent vivre seule). Le principe de leur mécanisme d’action est basé sur la réplication : lorsqu’un virus est entré dans une cellule, il se multiplie plusieurs milliers de fois, pour pouvoir ensuite infecter d’autres cellules.

Lors de sa multiplication, des erreurs peuvent se produire modifiant ainsi le code génétique du virus. Ce sont des « mutations ».
Une mutation lorsqu’elle persiste dans le temps peut donner lieu à une nouvelle « lignée » de virus appelé « variant ».

Ces mutations ont trois conséquences possibles :

  • Dans le premier cas, la mutation est nocive pour le virus, elle empêchera donc la multiplication du virus et la lignée s’éteindra.
  • Dans le deuxième cas, la mutation ne change pas suffisamment le code génétique pour que l’on puisse observer une différence sur le virus. Cette mutation passe donc inaperçue. On dit alors qu’elle est silencieuse.
  • Enfin, dans le troisième cas, il arrive que la mutation soit bénéfique pour le virus. En effet, celle-ci peut lui permettre de se propager plus vite, mieux ou encore d’être plus résistant ou parfois, hélas, devenir plus pathogène.

 

 

 

Anglais, Brésilien, Sud-Africains, les 3 variants qui font l’actualité

Le SARS-CoV-2, ou plus communément appelé « coronavirus », est le virus responsable de la pandémie de la Covid-19. Celui-ci appartient à la famille des coronavirus qui porte leur nom par rapport à leur forme de « couronne » visible au microscope.

Un peu d’histoire

Jusqu’en 2002, les coronavirus n’étaient pas considérés comme un problème. Dans la majorité des cas les symptômes provoqués étaient bénins du même type que le rhume. Néanmoins, trois épidémies sont déjà survenues au 21e siècle, dont celle en cours.
Le Sars-CoV, un nouveau coronavirus apparu en Chine en 2003. C’est la première fois qu’un coronavirus acquis la possibilité de se transmettre de l'animal à l'Homme puis d'Homme à Homme, mais aussi de déclencher une détresse respiratoire aigüe, voire le décès des personnes infectées.
En 2012, c’est le Mers-CoV, qui fait son apparition avec des symptômes similaires en Arabie Saoudite.
Enfin, le SARS-CoV-2 est apparue en décembre 2019 en Chine dans la région de Wuhan. Proche cousin du SARS-CoV, celui-ci est malheureusement plus agressif que son prédécesseur et se transmet très facilement.

 

Comme la majorité des virus, le SARS-CoV-2 a subi plusieurs mutations au fil de ses multiplications. Depuis le début de l’épidémie, plusieurs dizaines de mutations du SARS-CoV-2 ont été décrites dans la littérature et trois variants font particulièrement l’actualité : le variant 501Y.V1dit « britannique », le variant 501Y.V3 dit « brésilien » et le variant 501Y.V2 dit « sud-africain ».
Aucun à ce jour n’a montré de symptômes différents du SARS-CoV-2.

Le variant 501Y.V1 «britannique»

Ce variant est apparu pour la première fois mi-septembre 2020 dans le Kent en Angleterre. Au début du mois de mars, il a été reporté comme présent dans 106 pays selon l’OMS. Aujourd’hui, il est majoritaire sur l’ensemble des nouveaux cas répertoriés en France. D’après le rapport du service de santé, la prévalence de ce variant (nombre de cas dans la population à un instant donné) semble être la plus forte chez les jeunes de 20 ans et moins, avec près de 75% des nouveaux cas.

Ce variant est aujourd’hui uniquement considéré comme plus dangereux car plus contagieux (vitesse de propagation plus rapide) que la souche classique de la Covid-19 et non pour des symptômes plus graves. Il serait en effet entre 30 et 70% plus contagieux, selon les premières estimations. Quant à son effet sur les efforts de vaccination, les vaccins Pfizer et Moderna ont aujourd’hui prouvés leur efficacité sur ce variant, bien que la mutation touche la protéine S, celle qui constitue les spicules du virus et qui est la cible des vaccins actuellement utilisés en France.

Le variant 501Y.V3 «brésilien»

Le variant brésilien originaire de Manaus (Nord-Ouest du brésil) est également plus contagieux que la souche classique. Celui-ci est donc devenu majoritaire dans son pays d’origine et les pays limitrophes fortement touchés par la crise sanitaire. Il est néanmoins à date moins présent en France (4 à 5% des nouveaux cas) que le variant britannique principalement dû à l’éloignement géographique et la fermeture des frontières.
Cependant, la question de sa résistance aux vaccins actuels s’est posée. En effet sa mutation impacterait la protéine ciblée par les vaccins. Selon une étude préliminaire de Cambridge, ce variant affecte très modestement l’efficacité des vaccins et il faudrait stimuler une production plus importante d’anticorps (protéine produite par le système immunitaire pour reconnaître le virus) que pour la souche classique. Ces résultats doivent néanmoins encore être confirmés et pour le moment les vaccins semblent suffisamment efficaces.

Le variant 501Y.V2 «sud-africain»

Le troisième variant important est le variant Sud-Africain découvert en décembre dernier. Il est lui aussi plus contagieux que la souche classique et compte aujourd’hui pour la majorité des cas dans son pays d’origine (plus de 90% des nouveaux cas). Il est néanmoins moins présent en France (4 à 5% des nouveaux cas dont majoritairement à Mayotte). Cependant aucun symptôme supplémentaire n’a été observé et il n’est pas plus dangereux pour ceux qui le contractent.
Bien que sa prévalence soit moins élevée, certains chercheurs suspectent une baisse d’efficacité des vaccins contre ce variant. Tout comme les variants brésilien et britannique, sa mutation le rend potentiellement moins sensible aux anticorps, ce qui réduirait le nombre de chance d’être entièrement protégé du virus en étant immunisé. Cependant, et la réduction d’efficacité des vaccins est très faible. Ces derniers restent donc un système de prévention majeur dans la lutte contre l’épidémie de coronavirus.

 

Zoom sur l’importance de la vaccination pour l’immunité collective

Alors que l’efficacité des vaccins semble peu impactée face aux variants, les professionnels de la santé et autorités publiques redoublent d’effort pour convaincre la population des bénéfices de la vaccination. En plus de protéger l’individu vacciné, celui-ci ne peut plus dans la plupart des cas propager le virus. Pour obtenir l’immunité collective et ainsi bloquer la propagation du virus, il faut que 70% de la population soit vacciné ou immunisé.

 

En attendant que la vaccination soit accessible au plus grand nombre, il est nécessaire de rester vigilant. La meilleure protection reste donc le respect des mesures barrières, à savoir l’hygiène des mains, la distanciation physique et le port du masque lorsque celle-ci n’est pas possible.
Et si vous ressentez des symptômes du coronavirus SARS-CoV-2 (fièvre, toux, maux de tête, courbature, perte brutale de l’odorat…) il est conseillé de :

  • Se faire tester rapidement. Votre médecin traitant peut vous prescrire un test pour vous rendre dans le laboratoire le plus proche de chez vous
  • S’isoler en attendant les résultats
  • Bien respecter les gestes barrières vis à vis de ses proches
  • Informer votre médecin des personnes avec qui vous avez été en contact au cours des 48 heures avant l’apparition des signes et jusqu’à ce que vous vous soyez isolé

Si votre test est positif, il est impératif de surveiller votre santé et de rester isolé.
Pour en savoir plus le gouvernement a mis en place une infographie disponible ici.

 

 

 

 

Mieux comprendre... Le vaccin AstraZeneca

(Ces informations peuvent évoluer rapidement, assurez-vous qu’elles sont encore valables si vous devez prendre une décision pour votre santé).

Le jeudi 18 mars, l’Agence européenne du médicament a rendu son avis relatif sur le vaccin AstraZeneca. On fait le point avec vous sur ce vaccin au cœur de l’actualité des derniers jours.

Le vaccin AstraZeneca (nommé AZD1222), développé en partenariat avec l’université d’Oxford a été autorisé sur le marché européen le 29 janvier dernier pour lutter contre la pandémie de la Covid-19. Il est actuellement recommandé pour toute personne au-dessus de 55 ans. Ses effets indésirables sont globalement similaires à d’autres vaccins (douleur au point d’injection, fatigue et maux de tête qui ne perdurent que sur le premier jour de vaccination) avec des symptômes pseudo-grippaux plus développés (fièvres, courbatures) répertoriés par une partie seulement des personnes vaccinées. Si ces effets « attendus » peuvent être ennuyeux, ils ne sont pas dangereux et durent très peu de temps.

Récemment plusieurs pays avaient décidé de stopper provisoirement la vaccination avec ce vaccin en raison de l’apparition de cas de thromboses (maladie responsable de la formation de caillots dans le sang).
Il est nécessaire de préciser qu’au cours de la période allant de février à début mars, seul une trentaine de cas avaient été répertoriés à travers l’Union Européenne pour 5 millions de personnes vaccinées. L’Agence européenne du médicament (EMA) a donc lancé une enquête approfondie sur les origines de ces thromboses en rappelant que « rien ne permet de conclure que cet effet soit en lien avec le vaccin ».

De technologie différente que les deux autres vaccins autorisés en France (Pfizer et Moderna), l’efficacité du vaccin d’AstraZeneca est équivalente avec un taux de 62% après la première injection, puis de 82% après la seconde qui doit être administrée entre 9 et 12 semaines après la première.
Dans le courant du mois février, une étude écossaise sur environ un million de personnes, a renforcé les preuves d’efficacité du vaccin en montrant une réduction du risque d’hospitalisation de 94%. Il a toutefois été montré une légère baisse d’efficacité pour les individus dépassant les 65 ans, sans pour autant descendre en dessous de la barre des 79% d’efficacité, qui reste très intéressant. En comparaison le vaccin contre la grippe est efficace à 60% en moyenne. On considère donc que le vaccin Astra Zeneca est au moins aussi efficace que ses cousins Pfizer et Moderna, si ce n’est un peu plus…

Pour lutter efficacement contre le coronavirus, la vaccination reste le moyen de prévention à privilégier.

Pour en savoir plus : L’OMS a publié le 11 février dernier une foire aux questions concernant le vaccin AstraZeneca disponible ici.

 

 

 


 

L’actu du mois… Mars bleu : sensibiliser au dépistage

Les actualités liées à la COVID ne doivent pas nous faire oublier le rôle essentiel du dépistage des cancers. Et le mois de mars est traditionnellement marqué par la campagne nationale Mars Bleu de sensibilisation au dépistage du cancer colorectal. En effet, dépisté tôt, le cancer colorectal peut être guéri dans 9 cas sur 10.

Entre 50 et 74 ans, le dépistage doit être réalisé tous les 2 ans, via un test facile à faire chez soi. Néanmoins, il est constaté que seul un tiers des personnes concernées le réalise. De plus, selon les dernières estimations, près de 93 000 diagnostics de cancers n’ont pu être établis en 2020 en raison de la crise sanitaire. Or, se faire dépister, c’est permettre une prise en charge précoce d’un éventuel cancer avec des traitements moins lourds et de meilleures chances de survie.

Le cancer colorectal touche aussi les femmes. En 2018, il concernait 54% d’hommes et 46% de femmes. Avec 43 300 nouveaux cas détectés chaque année en France, c’est le 2ème cancer le plus fréquent chez les femmes et le 3ème plus fréquent chez les hommes. D’où la nécessité de se faire dépister régulièrement.

Cette année, la Ligue contre le cancer et la Société Française d’endoscopie digestive proposent de vivre une expérience originale, immersive et interactive via internet, avec un voyage au cœur du côlon au travers d’un parcours guidé : à découvrir ici.

 

 

 


 

Ramsay Santé et vous… 1er acteur privé de la cancérologie en France

Ramsay Santé est le 1er acteur de l’hospitalisation privée en cancérologie de France. Il a fait de la lutte contre le cancer une priorité. Cette année encore, Ramsay Santé apporte son soutien à la campagne de sensibilisation, Mars Bleu.
Certains de nos établissements proposent à cette occasion des consultations de prévention et de dépistage gratuites : cliquez ici pour retrouver la liste des établissements concernés.

Cet engagement de longue date a été renforcé depuis 2012 par la création du label « Institut de cancérologie » et d’un nouveau poste, la coordinatrice du parcours de soins, qui a pour rôle d’accompagner de façon personnalisée les patients les plus vulnérables, et leurs proches, tout au long de leurs parcours.

Les chiffres clés : Le cancer colorectal au cœur du groupe Ramsay Santé

  • Près de 5 200 séjours pour chirurgie du cancer digestif
  • Plus de 32 000 séances de chimiothérapie pour le cancer digestif réalisées
  • 16% des consultations d’onco-génétique des instituts concernent les cancers digestifs. Ces consultations permettent de retracer l’histoire de la maladie du patient et de prescrire des examens d’analyse génétiques.
  • Retrouvez le témoignage du docteur Chafai El Alaoui, oncologue à l’hôpital privé Paul d’Égine de Champigny sur Marne, en vidéo.