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Mois sans tabac : l’auriculothérapie pour arrêter de fumer

le 26/11/2020

Du grec therapeia (soigner) et du latin auricula (oreille), l’auriculothérapie consiste à traiter certains troubles fonctionnels – la douleur, des troubles psychiatriques mineurs ou encore des addictions – en stimulant des points précis du pavillon de l’oreille. À la différence de l’acupuncture, il s’agit d’une médecine alternative française découverte et élaborée par le Dr Paul Nogier au lendemain de la Seconde Guerre mondiale.

À la Clinique du Mousseau (Évry, Île-de-France), le Dr Jean-Marie Laurent est médecin généraliste et pratique également l’auriculothérapie. Les patients qu’il reçoit en consultation viennent à la fois de l’extérieur et des services de cancérologie et de soins palliatifs. À chaque séance, il les accompagne dans la gestion de la douleur mais également de certaines addictions comme le tabagisme. Focus sur une pratique répertoriée par l’OMS.

L’auriculothérapie : pour qui et pourquoi ? 

L’auriculothérapie se base sur les propriétés réactives du pavillon de l’oreille. Elle repose sur des procédures codifiées, utilisant les propriétés spéciales des points répartis sur la surface auriculaire, le tout en suivant une cartographie précise. "Les patients que je reçois en consultation ont des problématiques liées à la douleur ou à la gestion d’une addiction, explique le spécialiste. L’auriculothérapie fonctionne également très bien dans le cas de migraines et de bouffées de chaleur par exemple."

En auriculothérapie, l’oreille est perçue comme une représentation du bébé dans le ventre de sa mère, tête en bas. Ses différentes zones vont avoir un impact sur différents organes ou envies du patient. "Nous allons établir des points de correspondance entre l’oreille et le cerveau, des articulations, des os. Chaque zone apportera une indication afin d’atténuer un symptôme précis." Pour cela, le spécialiste va positionner des aiguilles très fines à différents endroits de l’oreille afin d’agir directement sur le point concerné, soulageant le patient sans aucune action de sa part.

Le parcours patient en détail

Dans le cadre d’un sevrage tabagique et pour sa première séance avec le Dr Jean-Marie Laurent, le patient devra réaliser le challenge de venir "à jeun de nicotine" depuis la veille. "La séance débutera par un questionnaire approfondi autour de son addiction, sa volonté d’arrêter et les moyens qu’il a déjà pu mettre en place pour le faire. Une fois le bilan établi, la séance peut commencer." À l’aide d’un petit appareil sonore de détection des points de concordance liés au manque de nicotine, placé sur l’oreille droite, le médecin va déterminer les zones à traiter. "Quatre points concernent le manque. Lorsque le patient a envie de fumer, une sensation psychique se déclenche au niveau cérébral. Notre objectif va être de diminuer cette dépendance en enrayant cette envie", traduit le docteur.

En quittant leur séance, les patients repartent avec de tout petits clous (3 mm) disposés sur les points de l’envie. Consigne leur est donnée de passer au-dessus un petit aimant lorsque l’envie de fumer est trop grande. "Cela permettra de réveiller l’action du clou sur le nerf pincé. Au fur et à mesure de la repousse de l’épiderme, les clous tomberont et les patients reviendront un mois plus tard pour effectuer un premier bilan et décider de la suite de leur prise en charge." En complément, le Dr Laurent pourra aussi prescrire des gommes et des patchs afin de donner toutes les clés de la réussite au patient. Il rappelle cependant que le facteur volonté réalise la moitié du travail du sevrage tabagique.