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Après un cancer du sein, les femmes en âge de procréer rencontrent généralement des difficultés dans leur désir de maternité. Un constat qui n’a cependant pas découragé Charlotte*, patiente de Carole Chaghouri, directrice des soins et sophrologue-hypnothérapeute à la Clinique Marcel Sembat (Ramsay Santé), située à Boulogne-Billancourt (Hauts-de-Seine). Parcours d’une battante.

Après avoir subi un lourd traitement, les survivantes d’un cancer du sein peinent à donner la vie. En effet, la chimiothérapie peut s’avérer toxique pour les ovaires et risque d’altérer, voire de stopper définitivement leur fonctionnement. Cela peut faire voler en éclats les espoirs de certaines, mais pas ceux de Charlotte : une femme qui n’a jamais cessé de lutter pour sa vie et qui souhaitait tant donner LA vie. À l’âge de 34 ans, cette aide-soignante du groupe Ramsay Santé a découvert sa maladie après l’apparition d’une boule au niveau d’un sein : un cancer du sein très avancé (stade 4). Très vite, la jeune femme est prise en charge. Des séances de chimiothérapie très lourdes lui sont administrées. En soutien, un suivi en sophrologie pour l'accompagner lui a été proposé par sa directrice de l'époque, c’est à ce moment-là qu’elle rencontre Carole Chaghouri, qui devient sa sophrologue. 

Entre espoir et résilience : le combat de Charlotte

Charlotte subit un curage axillaire (une opération qui consiste à enlever les ganglions de l’aisselle) et l’ablation d’un sein (mastectomie). Une intervention nécessaire pour environ 20 % des cancers mammaires. Après la chirurgie, la jeune femme suit un traitement : une chimiothérapie une hormonothérapie ainsi qu’une radiothérapie. « Cinq ans plus tard, grâce au succès du traitement, la patiente a pu bénéficier d’une fenêtre thérapeutique pour tenter de devenir mère. Il s’agit d’une interruption temporaire du traitement post-cancer », détaille l’experte en soins. Pourtant, ce projet de vie avait semblé inenvisageable aux yeux des spécialistes qui l’ont suivie. « Ces derniers pensaient avant tout à sa survie », poursuit-elle. Malgré tout, Charlotte n’a jamais cessé de croire en sa bonne étoile. 

Une grossesse possible grâce au don d’embryon 

Une fois en rémission, la jeune femme s’est fixé un objectif : celui de se rendre en Espagne afin de réaliser une demande de don d’embryon (accordée par son oncologue). « Avant son départ, la patiente a dû réaliser un bilan de santé complet, afin d’écarter tout risque de rechute. Puisque ce dernier était satisfaisant, elle a pu entamer ses démarches », précise la professionnelle de santé. Si Charlotte a traversé la frontière pour mener à bien son plus grand souhait, c’est qu’en France, les délais d’attente sont très longs (deux à trois ans) et qu’elle n’avait « pas une minute à perdre », précise Carole Chaghouri. La patiente a alors parié sur l’étranger pour une prise en charge plus rapide, quitte à contracter un prêt de plusieurs milliers d’euros. 

Par chance, le traitement a fonctionné du premier coup et sa grossesse s’est merveilleusement bien déroulée. Neuf mois plus tard, Charlotte devenait mère d’un petit garçon en parfaite santé, à l’âge de 39 ans. Bien qu’elle ne puisse pas l’allaiter, l’heureuse survivante est comblée. « Cette histoire inspirante est une véritable lueur d’espoir pour les jeunes femmes touchées par la maladie », conclut la directrice des soins. 

*Afin de respecter l’anonymat de la patiente, son prénom a été modifié.